L’espace sacré du « Je ne sais pas »

Le moment arrive.
Le plus souvent, lors d’une transition, un choix, une nouvelle direction à prendre…

Il jaillit telle une source, se répand comme une rivière et devient torrent qui envahit tout, arrachant au passage les racines de certitude, bousculant les roches de nos habitudes, creusant le lit du doute.

« Je ne sais pas,
Je ne sais plus,
Je suis perdu »
disait la chanson… et le voilà, l’espace sacré de l’impuissance.

Totalement inconfortable.
Pleinement inévitable.

L’on s’épuise à nager à contre-courant, l’on s’accroche encore, encore un peu, à quelques branches de croyances, tout en sachant évidemment que tout va céder.
S’aider ?
Alors, il ne reste que cela.
Apprendre à s’aider, s’accompagner, s’aimer mieux, peut-être…

Adieu les petits arrangements souterrains de l’Ego face au moment de Vérité.
Loin des conditionnements, des réponses faciles, des chemins bien tracés, la Vie nous cherche, nous attrape et nous creuse.
Elle nous veut libre et sans fard.
Elle nous oblige à traverser le miroir.
Une plongée sans bouteille en mer de vulnérabilité.
Alors se laisser flotter et bousculer, ne pas trop bouger, trouver le Souffle, le rythme et l’espace pour respirer.

Cela peut durer…

Revenir au corps encore.
Se contracter, s’étirer, respirer.
Attendre. Entendre.
Et puis, tel un doux murmure, sentir revenir un instant la sensation de Soi, le filigrane du nouveau chemin qui se trace, fugace…
Ecouter. Remonter.
Embrasser l’évidence et oser.